Spectacle

Max Gericke ou pareille au même

Compagnie La Nef

Nuage

Spectacle

Compagnie La Nef

Tout public à partir de 14 ans
Durée : 1h20

Texte : Manfred Karge
Traduction : Michel Bataillon © L’Arche Editeur
Mise en scène : Jean-Louis Heckel
Avec : Hélène Viaux
Création musicale : Clarisse Catarino
Accordéon : Clarisse Catarino ou Viviane Arnoux
Préparation dramaturgique : Flore Hofmann
Collaboration artistique : Félicité Chaton
Costumes : Nawelle Aïnèche
Scénographie : Léa Bettenfeld
Création lumières : Philippe Sazerat
Régie générale : Boualem Bengueddach
Photos : Isabelle Patain
Mannequins : Philippe Pasquini
Production : La Nef - Manufacture d’utopies
Avec l’aide de la SPEDIDAM et le soutien du Bouffou Théâtre à la coque et de Gare au Théâtre

Un fait divers de l’Allemagne des années 30 qui a inspiré Bertolt Brecht et Anna Seghers forme le point de départ de l’histoire d’Ella-Max Gericke. Une histoire d’usurpation d’identité et de sexe, celle d’une jeune veuve qui, pour subvenir aux besoins de sa famille, va prendre l’identité et l’emploi de son mari précocement disparu d’un cancer. Il était grutier, travail solitaire dont elle avait observé les moindres gestes et qu’elle assume du jour au lendemain.

Si les motivations originelles du personnage principal restent économiques, cette aventure humaine, traversée par le vent de la grande Histoire, soulève la problématique de l’identité, du rapport au travail, et interroge le lien social. Trois questions aux résonances résolument contemporaines.

Sacrifiant méthodiquement toute sa vie à son poste de travail, elle renonce à toute aventure sentimentale, à construire une famille, dans une abnégation qui, curieusement, ne relève pas toujours de la souffrance. Une stratégie de survie fascinante racontée à la première personne, une écriture poétique et brute, qui mêle les sarcasmes et le grotesque à la douceur d’une tendresse parfois mélancolique, entre le cauchemar lucide d’une toile expressionniste et le conte de fées que la pression sociale étouffe.

Max Gericke ou pareille au même, texte provocant et expressif, interroge à la fois la sphère intime et la dimension politique de l’existence. Ella-Max Gericke, moins révolutionnaire que réactionnaire, une voix comme d’outre-tombe qui s’élève contre le conformisme social, celui du machisme ordinaire, des blagues salaces des viriles parties de cartes noyées dans la bière et le schnaps, celui de l’aliénation au travail qui nie l’individu jusque dans sa sexualité, celui, aussi, de la banalité du mal.

Le teaser du spectacle réalisé par Théo Semet :

LA PRESSE EN PARLE

Article de Mathieu Dochterman, 19 janvier 2018
Jean-Louis Heckel de La Nef reprend, jusqu’au 29 janvier au Théâtre de La Girandole, sa mise en scène de Max Gericke ou pareille au même de Manfred Karge. Un monologue épique et pathétique à la fois, porté par Hélène Viaux, qui est d’autant plus forte qu’elle use de toutes les fêlures pour construire son personnage, à peine encore debout au milieu du champ de ruines qu’est sa vie. Mise en scène subtile, accompagnement musical aussi virtuose que discret, au service d’un texte aux échos modernes: quand les guerres, celles des entreprises et celles des militaires, broient les ouvriers jusqu’à les exproprier de leur corps. A voir.
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