Les Dhouib, une famille pantinoise

Compagnie La Nef

Nuage
  • Du 22 au 23 Septembre — 2019

Compagnie La Nef

Les Dhouib seront au Festival Mondial des Théâtres de Marionnette, Charleville Mézières
Dimanche 22 et lundi 23 septembre toute la journée et en soirée à l’Espace Festival

Tout public

LES DHOUIB, UNE FAMILLE PANTINOISE

Ce projet est né d’une expérience menée à Charleville Mézières par Jean-Louis Heckel en 2015. Il avait alors proposé au public de découvrir la vie des marionnettes la nuit, comme on ne la voit jamais. Il avait pour cela créé une famille de marionnettes typique de Charleville Mézières, que le public pouvait venir rencontrer dans son cadre de vie quotidien, une maison dans la ville. Suite aux rencontres extraordinaires entre les marionnettes et le public nées de cette expérience, Jean-Louis Heckel a souhaité la prolonger et l’approfondir dans les murs de la Nef à Pantin. Il a demandé à Carole Allemand de fabriquer une famille de marionnettes portées qui pourrait être originaire de Pantin. De là est née la famille Dhouib, famille franco-algérienne qui a fait ses premiers pas dans le cadre des ateliers du lundi à La Nef avant de prendre son envol et d’acquérir la profondeur qu’elle a aujourd’hui.



Mise en scène : Jean-Louis Heckel
Accompagnement artistique : Sarah Helly
Avec : Raquel Doron, Eirini Patoura, Charlotte Rosamond, Leticia Casanova Curto, Eleonore Antoine Snowden, Laure Bouchereau
Fabrication : Carole Allemand
Action financée par la Région Île-de-France



Aujourd’hui, la famille Dhouib est prête à rencontrer le public pour partager des moments et raconter des bouts de son histoire. Notre objectif a été de former une équipe capable d’improviser dans les situations les plus diverses et de délivrer au fil des rencontres des bribes de l’histoire des Dhouib, raconté à travers le filtre de chaque personnage. Nous espérons que le public se délectera des souvenirs et des questions de chacun, depuis Lila la petite dernière, collégienne en questionnement sur ses origines, jusqu’à Zhora, la grand-mère de 70 ans qui partage sa vie entre Pantin et l’Algérie
avec son mari Ali. Nous avons travaillé à rendre ces personnages attachants, proches de nous, drôles parfois et toujours accessibles malgré leurs corps de mousse !


Les Dhouib sont nés grâce au travail d’une équipe de comédiennes qui se caractérise par la multiplicité de ses origines culturelles et professionnelles. Après une première année de découverte au sein de l’atelier des Manipulés du lundi par une autre équipe, les recherches et propositions de ce groupe, menées sous la direction de Jean-Louis Heckel et Sarah Helly ont permis d’affiner les personnages et l’histoire de la famille Dhouib.

NOTE D’INTENTION

Il y a quelques temps encore on ne parlait pas de série mais de feuilleton. Il y avait des rituels familiaux, l’oreille collée au haut-parleur crachotant de la radio on écoutait religieusement l’émission hebdomadaire. Il y avait là une façon de célébrer la notion de famille et en même temps de se projeter ensemble sur les grandes ou petites ondes. Pour moi c’est ce souvenir qui évoque un peu la nostalgie de la famille. Mais finalement la question est : qu’est-ce que c’est qu’une famille aujourd’hui ? Est-ce un gage de liberté ou un asservissement ? On connaît des familles éclatées géographiquement, on se sépare et on divorce beaucoup plus souvent. Qu’est-ce qui reste de la notion même de famille ? Les Dhouib à leur façon, en venant d’un pays étranger, réinterrogent notre rapport à cette question. A l’inverse le fait d’être en rupture avec leurs origines les oblige à restructurer et à réinventer une organisation familiale. C’est à travers leur quotidien que nous nous poserons la question, au-delà de leur mode de vie, de leur attache au pays d’origine et nous découvrirons que les cicatrices de l’histoire créent chez chacun des tensions intérieures qui varient selon la génération à laquelle il appartient.
Au fil des interventions dans des événements tels que le Festival Mondial de la Marionnette nous affinons le dessin des personnages et les relations qui les animent. Apparaissent ainsi des caractères types qui rappellent ceux de la commedia dell’arte. Dans la vie des Dhouib, comme dans toutes les familles, et peut-être plus fortement qu’ailleurs, du fait de la double culture née de la rencontre de Florence et Adel, il y a des rendez-vous incontournables : les vacances, certaines fêtes religieuses, la rentrée des classes, les romances des enfants etc. C’est à partir de ces rendez-vous que desépisodes se cristallisent, permettant à la saga des Dhouib de se structurer. Plus largement, l’histoire des Dhouib nous interroge sur notre capacité à construire une nation intégrant des personnes aux origines et aux apports culturels divers.