Création

Plangere

La Compañia

Nuage
  • Du 29 au 30 Avril — 2022

Création

La Compañia

Création vendredi 29 et samedi 30 avril 2022 à 19h
Public : à partir de 15 ans
Durée : 90mn
Tarifs : 3€/7€/10€ plus frais de location

Adaptation, conception et mise en scène : Diana Siru
Dramaturgie : Ana Lanfranconi
Jeu : Maritoni Reyes et Diana Siru
Marionnettes, masques et retablillo : Martha Romero
Costumes : Sonia Alcaraz
Scénographie : Marta Pasquetti
Création Bande son : Isaac Armas
Affiche : Pilar Valdivia
Technicien et design sonore : Ben Reyes
Création Lumière : Mathias Bauret
Assistante : Christelle Korichi
Voix off : Rosa Pedro
Coproduction : Le Lem
Avec le soutien : Théâtre au Mains Nues et la MCJ Haut de Belleville

Théâtre, masques, marionnettes et ombres portées
Sous la lumière terne des bougies, cinq personnages féminins, un cercueil, plusieurs façons de pleurer un mort, différentes manières de faire face à ce manque.
Nous assistons à des scènes où ces femmes de générations différentes posent des questions.
Cette sorte de journal intime dévoile leurs cicatrices, faites de silence et de soumission, qui trouvent dans l’histoire (et les histoires) de leur auteur une façon de se démêler et de faire entendre leurs voix singulières. Ces personnages issus des pièces lorquiennes viennent apostropher l’auteur, ce cercueil sans doute vide, enquête de réponses sur leur existence, réponses qu’en apparence seul l’auteur détiendrait.

La pièce parle de personnages féminins qui émergent de la force des textes de Lorca . Ces femmes cherchent des réponses, posent des questions, revivent leurs vies par le récit de leurs malheurs. Le cercueil devient alors objet théâtral pour encadrer ces fragments de vie. Le cercueil se déplie en se transformant en un châssis de théâtre, décor ancien, toile de fond modulable qui accompagne chaque récit. Les robes deviennent des robes castelets et de leurs valises surgissent des objets qui font revivre leur passé. L’action se déroule pendant une veillée funèbre et c’est justement la nuit qui donne l’opportunité à ses femmes de puiser dans le réservoir de mémoire et de gestes que l’art de García Lorca nous fournit.

INTENTIONS

La création de Plangere nous a permis de donner corps et voix à nos recherches en cours à propos des textes dramatiques et lyriques de Federico García Lorca.
Pour ces premières tentatives, des extraits de Yerma et de Noces de sang nous ont servi de matériaux pour construire et assembler des images autour de personnages de femmes cernées par le malheur.
Dans un deuxième temps, la recherche a visé la composition de ces figures, l’assemblage de leurs mouvements et de leurs interactions propres. Ainsi, sont apparus les premiers éléments chorégraphiques articulant des textes et les voix avec les gestes et les mouvements propres à ces personnages-type. Nous avons, pour ce faire, testé la manipulation de la marionnette en relation aux corps et aux masques des deux comédiennes qui se trouvent sur scène, dans une quête des caractères et des personnages qu’elle pourrait incarner, tout en « cherchant sa place » parmi celles des comédiennes. Aussi, nous avons élargi le champ d’expression grâce aux langages et codes appartenant au monde du guignol, du théâtre d’ombres et du théâtre d’objets.
Grâce au travail en binôme de la dramaturgie, nous avons pu sélectionner les textes qui nous ont semblé les plus justes pour faire parler ces personnages féminins qui sont en lutte contre leur destin. D’autres références extérieures au corpus lorquien se sont greffées, aussi, à notre imaginaire (les chœurs pasoliniens, des poèmes d’Antonio Machado, des chants volés à nos souvenirs, etc.)

L’action se déroule pendant une veillée funèbre et c’est justement la nuit qui donne l’occasion aux personnages de puiser dans le réservoir de mémoire et de gestes que l’art de García Lorca nous fournit.
La présentation de la pièce met à l’honneur le rôle des pleureuses, qui font du commérage pendant une veillée funèbre.
Ces commérages éveillent dans ces femmes les souvenirs lointains, des personnages qu’elles ont peut-être incarnés ou vus, sans doute souhaités être. Et leur désir de revivre ces instants va pousser ces deux femmes à entrer dans une cérémonie récidivante qui reconstitue tous ces récits .
Ces femmes cherchent des réponses, posent des questions, revivent leurs vies par le récit de leurs malheurs. Elles mènent un combat inlassable entre leur désir et leur rôle établi pour la société.
Ainsi, devant nos yeux se dévoilent différentes facettes des femmes et des générations : celle qui veut devenir mère, celle mariée de force, la mariée qui ne renonce pas à son désir, la mère et la grand-mère résignées ou encore combatives, dans une combinaison de lassitude et de résistance.

L’origine de ce projet est l’amitié que nous avons avant tout entre nous toutes, et c’est de l’envie de mettre en valeur ses forces là que la Compañía est née. Composée principalement par des femmes, nos rôles en tant qu’artistes trouvent un parallélisme avec ses personnages. Que ce soit dans le domaine de la scénographie, des costumes ou des masques et des marionnettes, le travail de recherche a été poussé jusqu’au bout, en nous interrogeant sur notre regard situé et sur notre place dans la société.

S’engage alors un dialogue avec la scénographie, qui est un cercueil qui se déplie en se transformant en un châssis de théâtre, décor ancien, toile de fond modulable qui accompagne chaque récit et de leurs valises surgissent des objets qui font revivre leur passé. Les costumes confèrent une armature presque artificielle aux corps pour qu’ils puissent se démanteler de sa carcasse. Les masques agissent comme une métaphore des sentiments de ses personnages, tous brisés par une force supérieure à elles-mêmes. Le choix esthétique sur les marionnettes inspirées des dessins et peintures de Francisco de Goya, nous ont permis de travailler par couches l’épaisseur des images qui se constellent sur scène. Elles dénoncent tout à la fois le goût pour les apparences et la duplicité morale de la vie sociale.
La musique n’est pas une garniture, mais une vraie proposition dramaturgique pour chaque personnage ainsi que pour la temporalité de la pièce.
Tous les domaines artistiques se croisent pour devenir un seul récit commun.

Remerciements:
Piero Pasquetti, Rosa Martin ( violoncelle), Mireia Folch, CSZ Producciones.

LA COMPANIA

La Compañía est née de l’amitié entre une scénographe, une mime-costumière, et deux dramaturges, comédiennes et marionnettistes.
Tout naturellement, cette amitié mûrie par le temps les mène à créer un premier projet, définissant et matérialisant leur langage artistique commun, ainsi que leur identité en tant
que troupe, pour laquelle la condition de femmes-artistes n’est pas anecdotique. Portées par l’envie de raconter des histoires intimes, elles souhaitent nous transporter dans leurs trajectoires de vie. Issues de milieux et de pays différents, leur condition d’étrangers,
séparées de leurs repères immédiats, sera le déclencheur de cette envie de croiser leurs origines avec leurs apprentissages respectifs. Pour leur premier projet, Lorca et Goya seront le fil conducteur de chaque récit.