Tu voeux ou tu voeux pas ?

Tu voeux ou tu voeux pas ?

Tu vœux ou tu vœux pas ?


A quoi bon tous ces vœux de bonheur, de réussite, de prospérité ? Chaque 1er janvier, nous sommes submergés de bontés, de sourires, de bisous, et moi comme vous tous tendons la joue, nous faisons des accolades, nous serrons des pinces. Et puis quelque part quelqu’un siffle la fin de la partie. On sature les routes, les trottoirs sont encombrés de sapins, et sur les chaînes d’info les affaires reprennent avec leur lots de catastrophes naturelles, d’attentats et de noyés dans la Méditerranée !
Mais comme tout cela est loin, c’est un petit rot, un pet sur une toile cirée…
Et ouf on est passé à la nouvelle année ! Un petit coup de soldes là-dessus pour nous faire croire qu’on a encore quelques sous à dépenser, et ça repart. Mais merci, merci vraiment du fond du cœur à ma famille et aux proches qui, encore une fois, ont permis de passer ce cap de la fête obligatoire. Ni vu ni connu ! Avec les années, j’appréhende de plus en plus ces agapes trop riches, trop chères et pas assez partagées.


À propos de fêtes, 2017 aura été pour moi la fête des lombaires et du dos ! En Décembre au lieu d’aller à Téhéran pour finir le travail sur la Conférence des Oiseaux, j’ai été à l’hôpital Cochin à Port-Royal. C’est moins loin mais je vous assure tout aussi dépaysant ! En six mois j’ai pris 20 ans, et je marche comme un petit vieux de 80 balais ! J’apprends le ralentissement, une autre façon d’organiser le temps. Là, j’attends avec impatience qu’on m’enlève tout l’attirail, sans doute trop sophistiqué, qu’on m’avait fixé en juin dernier pour pouvoir à nouveau redresser ma colonne et marcher droit .


Non mais ! Rassurez vous, la bagarre continue et au printemps ça va repartir ! Ça y est c’est bon, j’ai compris la leçon. Je vœux donc je suis ! Et je vous vœux tout! Le meilleur du pire ou l’inverse, tout sauf ce qui est entre deux, fade, moyen ! A vous public et amis, parfois, je vous en vœux de faire les enfants gâtés et de ne pas adhérer à des propositions comme le stage bunraku, que nous avons dû annuler faute de combattants. En même temps, qui peut encore se permettre de plonger durant trois semaines dans cet art si troublant de la poupée japonaise ?


Je sens bien que tout autour de nous l’étau se resserre, et il y a de moins en moins de place pour les rêveurs, glaneurs et poètes de tout poil ! La page est pleine, plus de marges, et tous ceux qui écrivent entre les lignes sont définitivement exclus ! Je fais le vœux d’être un mauvais élève, d’être le cancre s’il le faut, de ne pas monter dans le train à grande vitesse mais plutôt dans l’omnibus qui s’arrête à toutes les gares, et où ça monte et descend sans cesse.


A propos de station, descendez svp à celle de La Croix de Chavaux à Montreuil à partir du 18 janvier : vous pourrez y rencontrer une magnifique comédienne, Hélène Viaux, et une accordéoniste hors pair qui interprètent tous les lundis, jeudis, vendredis et samedis soirs Max Gericke, une partition incroyable de Manfred Karge.


Et puis il y a toujours la station Église de Pantin sur la ligne 5, où il y a une ancienne manufacture de briques réfractaires, que Solène va quitter quelques mois le temps de faire un bébé, et où je fais le vœu que vous habitiez un soir de spectacle, ou deux semaines pour faire un stage. Si tu vœux cette maison est aussi la tienne ! Tu vœux ou tu veux pas ?